Vivre et l'Ecrire en Terre d'Aude

Il était si jeune et élégant.
Hélas il a depuis bien longtemps perdu de son superbe.
Chaques stigmates, du temps et des assauts répétés, ont fini par l'altérer.
Pourtant j'espère qu'il avance encore.
Un espoir fou, je sais, mais je ne peu me résoudre à l'abandonner.
Je tente, par tous les moyens dont je dispose, de stopper ses multiples hémorragies.
Cependant, je ne suis point un professionnel et je m'épuisse à la tâche.
Sans doute que ceux qu'ils l'ont créé, seraient mieux faire que moi.
Mais ici, au milieu de la tempête, il n'y a pas grand chose qu'ils puissent faire.

Alors je jette mes forces pour combler les trous, essayant en vain d'empêcher la propagation des fissures comme si je combattais une maladie.
Tout craque autour de moi et je sais que sa peau de bois ne tiendra plus longtemps.
Quand ? C'est la seule question qu'on se pose. Quand se disloquera notre maison ?
Je vois dans le regard des matelots restant de la résignation et de la tristesse, mais on savait tous où notre voyage pouvait nous mener.
Les chaloupes sont prêtes et je suis tenté d'embarquer mais l'abanddonner serait un peu comme laisser mon corps.
Alors j'empoigne la barre même si mon gouvernail n'est plus et que ma voile se déchire aux quatre vents.
J'espère un miracle, une intervention divine ou un pacte avec le démon, peu m'importe au final, pouvu que je le revois glisser sur l'eau comme à l'époque.
Je comtemple mon oeuvre, mes succés et mes erreurs sont visibles sur cette coque.
Et j'attends, j'attends que les profondeurs m'acceuillents car je sais depuis longtemps que je n'atteindrait nul port.

Le capitaine coule avec son navire... peut être parce qu'il peut supporter le poids de son échec.