Pendant des années, j'ai été animateur. Et de toutes les colos que j'ai fait, j'ai gardé un souvenir particulier d'une, dans la Creuse.
On faisait un camp (colo sous tente) équitation et on dormait, sous tente donc, dans le parc d'un château.
Je ne sais plus comment ça a commencé, mais c'était la guerre entre les animateurs et les animatrices. Guerre amicale, je le précise. Si on pouvait faire une vacherie à quelqu'un de l'autre sexe (voire tout le groupe), on ne se gênait pas.
Maladroitement, on vidait le pichet d'eau sur le passage de quelqu'un, le quetchup giclait malencontreusement sur un tee-shirt, les tendeurs d'une tente se défaisaient la nuit sur ses occupant(e)s, il n'y avait plus d'eau au moment de se rincer sous la douche (fort originale, c'était une bâche tendue entre des arbres pour l'intimité et alimentée par un tuyau d'arrosage branché 200 mètres plus loin au château. Les premiers bénéficiaient de l'eau chaude du tuyau chauffé au soleil, ensuite...).
Bref que d'amusements en perspective.
Et un jour, surprise. Nous débarquons dans la tente des filles et les réveillons en douceur. Et nous ne sommes pas venus les mains vides : café, café au lait, thé, tartines, beurre, etc.
Gentiment,nous beurrons et "confiturons" même les tartines, à la demande de ces demoiselles. Très méfiantes, elles nous ont soupçonné de tout : d'avoir mis du sel dans le café, par exemple, de vouloir les attraper pour les sortir de la tente, Mais non, rien de rien. Que du bon.
Les filles ont commencé à se détendre jusqu'au moment où l'une a eu l'idée malencontreuse d'allumer la radio pour écouter les infos. Et qu'elles entendent : "France Inter, il est 5 heures..."